Un marché animé pour les transactions d’officines

Interfimo 2018

Porté par les départs en retraite de plus en plus nombreux et par des niveaux de prix stables en 2018, car au juste « prix économique », le marché des transactions de pharmacies est encore plus actif que les années précédentes depuis la reprise amorcée en 2016.

Publié le 12 avril 2019

Un marché animé pour les transactions d’officines

La confiance dans l’installation prend racine. Tel est l’enseignement de l’étude des prix de cession 2018 réalisée par Interfimo. Signe de maturité, le marché est solidement orienté à la hausse en nombre de mutations, et ce depuis 2016. Dynamisé par un nombre record de départs en retraite (plus de 1620 en 2018, +20% par rapport à 2017), il enregistre pour la troisième année consécutive une nouvelle franche accélération des cessions de parts et de fonds (+6% à 1580 mutations). Avec la généralisation des SEL, forme juridique choisie par environ neuf acquéreurs sur dix, les ventes de parts ne cessent de progresser depuis 2011 (+2%, soit 560 cessions l’an dernier).

Cette effervescence s’explique aussi par le fait que les adjoints s’installent de plus en plus tôt et par un bon comportement des indicateurs économiques de l’officine en 2018 (progression légère du CA de 0,8% mais également de la marge en valeur). Surtout, depuis trois ans, on vend et on achète à des « prix économiques », désormais mieux corrélés à la rentabilité. Ce qui explique, pour 2018, la reconduction de prix moyens de cession stables en pourcentage du chiffre d’affaires HT, avec une moyenne nationale à 76% du CA HT pour la quatrième année consécutive. Mais elle recouvre des évolutions toujours divergentes selon la taille des pharmacies : un léger recul des prix des plus petites officines et une progression constante des prix des officines les plus importantes, dont l’attractivité augmente avec l’effet de rareté.

 

Accentuation de la dispersion des prix

Près de 24 points en termes de prix moyen séparent les extrêmes : les pharmacies de moins de 1,2 M€ qui subissent une désaffection des acquéreurs, et celles de plus de 2 M€. Cet écart va croître avec le temps. En effet, avec l’offre de plus en plus importante d’outils financiers permettant aux primo-accédants de compléter leur apport personnel (boosters d’apport des groupements et des répartiteurs, obligations convertibles, fonds de la CAVP…), ceux-ci lorgnent davantage sur les pharmacies de belle taille et sur un bon emplacement. Leursprix déjà élevés (légèrement au-dessus de 85% du CA HT en moyenne) risquent de monter encore.

Plus pertinente et réaliste que celle qui consiste à l’exprimer en pourcentage du CA, la valorisation en multiple de l’excédent brut d’exploitation (EBE) enregistre un léger recul du prix de cession France entière de 0,2 point à 6,1 fois l’EBE, après un rebond de 0,1 point en 2017.

Si l’on affine les moyennes au niveau régional, deux faits marquants sont à noter. La chute du prix moyen de 10 points en Bretagne, région qui figurait depuis plusieurs années parmi les plus chères de France. Et seules trois régions dépassent les 80% du CA pour le prix de vente : la Nouvelle Aquitaine, la Corse et la Normandie qui devient la région la plus chère de France.
Illustration :
Carte de France des cessions en 2018
En % du CA et en multiple de l’EBE (avant rémunérations et cotisations sociales des titulaires)

Jacques Nadel

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