Le dépistage du cancer du col de l'utérus remis en cause

Le collectif « HPV Maintenant » dénonce le retard pris dans l’utilisation du test HPV en première intention.

Publié le 03 mai 2019

Le dépistage du cancer du col de l’utérus remis en cause

Le collectif « HPV Maintenant » a lancé un appel à la responsabilité des autorités de santé publique dénonçant l’absence d’intégration du test HPV (human papillomavirus) en première intention dans le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus.
Ce programme national de dépistage, dont la campagne d’information a démarré en janvier dernier, repose sur l’examen cytologique en première ligne d’un frottis cervico-utérin (FCU), la recherche d’HPV étant prévue dans le cadre d’examens complémentaires. Le collectif « HPV Maintenant » regroupe médecins, biologistes, témoins et patientes qui se mobilisent pour que le test utilisé en première intention ne soit pas le FCU, mais le test HPV, d’une sensibilité supérieure de30 %, et déjà utilisé dans une dizaine de pays. Le collectif rejoint en cela le Syndicat des biologistes qui alerte les autorités de santé publique depuis quelques années. Il s’appuie notamment sur l’étude HPV FOCAL (JAMA. 2018; 320(1): 43-52) publiée en juillet 2018 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) pour pointer la perte de chance, d’une trentaine de femmes par jour, liée à l’utilisation du FCU en première intention. À partir de cette étude randomisée portant sur 19 000 femmes canadiennes âgées de 25 ans à 65 ans avec un suivi de 48 mois, le collectif a estimé que « sur 17 millions de dépistages à effectuer » chez les femmes de 25 ans à 65 ans, si le test HPV était introduit en première ligne à l’horizon 2023 « 109 000 Françaises [seraient] exposées à une perte de chance, en six ans, du fait du choix du frottis cervico-utérin ». Le collectif prend l’exemple de l’Irlande, pays confronté à un scandale sanitaire majeur depuis 2017 lié à l’apparition de cancers avancés détectés à la suite de frottis négatifs, et brandit la menace de la mise en cause de la responsabilité de l’État. Actuellement, le test HPV n’est pas remboursé en première intention et coûte 27 euros (contre 17 euros pour le frottis).

NBS avec l’APM

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