Les syndicats divisés

Négociations conventionnelles

La fin de l’année promet d’être agitée. Un vent de discorde souffle sur le nouveau chantier des négociations à conduire au niveau de la vie conventionnelle.

Publié le 15 octobre 2020

Les syndicats divisés

En effet, les priorités révélées et/ou amplifiées par la crise sanitaire sur l’économie de l’officine ne sont pas les mêmes pour chacun des syndicats pharmaceutiques.
Sur la lancée des services rendus par les pharmaciens « en temps de guerre » (contre la Covid-19), Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), veut mettre à l’ordre du jour des négociations avec l’Assurance maladie, la livraison des médicaments à domicile, la préparation des doses à administrer (PDA), le pharmacien correspondant… et souhaite les conclure avant la fin de l’année pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2021.

 

Négocier autre chose dans cet intervalle paraît compliqué. En effet, dans le cadre du suivi de la réforme prévue dans l’avenant n°11 à la Convention pharmaceutique, ce n’est qu’à compter de 2021, si le bilan de l’Observatoire économique met en évidence une évolution négative, cumulable d’une année sur l’autre, d’au moins 1% de la rémunération perçue par les pharmaciens en comparaison de l’année 2016, que les syndicats et l’Assurance maladie ouvriront dans les deux mois la négociation d’un avenant pour remédier à une éventuelle dégradation de l’équilibre de l’économie officinale.

 

Les seuls impacts qu’il est possible de corriger aujourd’hui sont ceux en rapport avec une perte de rémunération individuelle des pharmacies d’au moins 350 € par an liée au changement du mode de rémunération. Les pharmacies concernées devront faire jouer la « clause individuelle de sauvegarde » de façon à pouvoir être indemnisées à l’euro près.
Quand bien même la clause de sauvegarde collective serait déclenchée, Thomas Fatome, le nouveau directeur général de la Cnam a indiqué aux syndicats pharmaceutiques que la négociation ne pourrait démarrer qu’après les résultats des élections URPS qui se tiendront en avril prochain.

 

Une enveloppe d’urgence de 485 M€

Pour la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), la rémunération du portage à domicile et de la PDA ne sont pas la priorité de cette fin année. Le point noir est plutôt les sanctions financières (285 M€ de perte pour le réseau) dont sont victimes les pharmaciens au travers de la baisse des honoraires pour ordonnances complexes, le déremboursement de l’homéopathie au 1er janvier 2021, le délai de réduction d’écoulement des stocks en cas de baisse de prix et les économies prévues dans le PLFSS 2021 sur le poste médicaments. Outre la restitution de ces 285 M€, la FSPF demande une enveloppe de 200 M€ pour revaloriser les salaires des collaborateurs de l’officine, comme l’ont été ceux des salariés hospitaliers publics ou privés dans le cadre du Ségur de la Santé… dont la pharmacie a été la grande oubliée.
L’unité syndicale risque donc encore de faire cruellement défaut à la profession au cours des prochaines semaines. La décevante indemnité « Covid » de 600 € par pharmacien défendue par un seul syndicat en est une illustration .

 

Repères

  • La clause de sauvegarde individuelle concerne au titre de l’exercice 2019, 102 officines perte de 396 000 € au total)96, contre une trentaine pour l’exercice 2018.
  • Le soutien de l’Assurance maladie auprès des pharmacies les plus fragilisées par la crise sanitaire a concerné pour la période de déclaration d’activité de mars à juillet 9 000 officines. Le versement de l’aide est en moyenne de 7 000 €/mois par officine.

 

J. N.

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