Toutes les pharmacies à égalité !

A l’issue de la première commission paritaire de l’année qui s’est tenue le 13 janvier 2021, les partenaires sociaux de la branche ont conclu un accord de salaires novateur. C’est un véritable changement qui est instauré puisque la grille des salaires ne fonctionnera plus à deux vitesses comme c’était le cas auparavant.

La même grille pour tous

« L’accord de salaires que nous avons initié, et qui embarque une majorité de syndicats de salariés, prendra effet à partir de la publication de son extension, sans aucune application dès sa signature », annonce Philippe Denry, vice-président et président de la commission Entreprise officine de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France(FSPF). Cette nouvelle méthode placera toutes les pharmacies et leurs collaborateurs à égalité vis-à-vis de la grille conventionnelle. « La précédente formule pénalisait les pharmacies adhérant à un syndicat signataire puisqu’elles devaient immédiatement répercuter les revalorisations du point officinal dès la conclusion des accords alors que les pharmacies non-syndiquées bénéficiaient d’un sursis jusqu’à la publication au Journal officiel de l’arrêté d’extension », indique Philippe Denry. Sur le papier, ce changement semble être une bonne solution. L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) n’est toutefois pas signataire et exprime son désaccord sur la méthode. « C’est un pari qui est fait à la fois sur une date incertaine d’entrée en vigueur de l’accord et également sur le taux de revalorisation qui n’est pas maîtrisé puisqu’il dépendra de l’extension », explique Daniel Burlet, en charge des relations sociales. L’organisation patronale minoritaire aurait préféré un accord applicable à tous dès sa signature en raison de « la justesse d’un accord signé plutôt que l’incertitude d’un accord décalé. Le rôle d’un syndicat est d’affirmer ses positions et de les assumer en engageant sa signature sans compter sur une entrée en vigueur qui dépendra du ministère du Travail », argumente Daniel Burlet.

Une augmentation de 1,5%

Afin de compenser l’effet de décalage entre la signature de l’accord et la parution de son extension, les partenaires sociaux ont majoritairement convenu d’augmenter le point officinal de 1,5%, ce qui devrait correspondre à une revalorisation d’environ 1% sur l’année compte tenu de la procédure d’extension pouvant durer de 3 à 6 mois. Le point officinal passera ainsi de 4,568 à 4,637 euros, soit une hausse de 1,5%.
Du côté des syndicats de salariés, la CFTC, FO Pharmacie et l’UNSA approuvent ce nouveau cadre qui rassemble plus de 50% des suffrages de l’échiquier social. « C’est une satisfaction de mettre fin à un système qui discriminait les salariés en fonction de l’appartenance syndicale de la pharmacie dans laquelle ils sont employés. Cela valait le coup d’avoir une prise de risque sur la date de l’extension », conclut Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral de FO Pharmacie.

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