Bilan positif en 2020

Economie officinale

Les chiffres sont têtus. La pharmacie a tiré son épingle du jeu au cours d’une année 2020 très mouvementée marquée par la crise sanitaire liée au Covid-19, selon les données des experts-comptables. Et elle a fait mieux que résister.

Publié le 07 avril 2021

Bilan positif en 2020

Les campagnes des deux syndicats pharmaceutiques aux élections des Unions régionales des professionnels de santé (URPS) ont semé le trouble sur la lecture des chiffres de l’économie de l’officine et le bilan de la réforme, ou plutôt des deux réformes de la rémunération qui se sont succédé, l’une sous la signature de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) entre 2015 et 2017 et l’autre sous celle de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Le syndicat contestataire de l’avenant n°11 n’a jamais cessé de répéter que le compte n’y était pas. Sans distinguer la paternité des deux dernières réformes, la perte cumulée sur cinq ans (de fin 2016 à 2020) se monte selon les prévisions de la FSPF à 200 M€ (- 4% sur cette période) sur le médicament remboursable (marge + honoraires de dispensation) et à 503 M€ (-7,5%) sur la totalité du champ de l’observatoire économique de l’Assurance maladie. A l’inverse, l’USPO qui défend son bilan affirme que la réforme de l’avenant n°11, entré en vigueur au 1er janvier 2018, est positive de 938 millions d’euros de marge en plus sur 3 ans, soit 41 261 € en moyenne par officine dont les pharmaciens n’auraient pas vu la couleur sans avenant.
Les comparaisons ayant des curseurs d’analyse différents, on ne sait plus à quel saint se vouer. Les chiffres sont des innocents mais en les torturant, on peut leur faire dire ce qu’on veut !

 

Le meilleur cru depuis 15 ans

Avec une progression moyenne du chiffre d’affaires de 2,97% selon les statistiques professionnelles de la pharmacie publiées par le réseau d’experts-comptables CGP, l’année 2020 a connu sa plus forte évolution d’activité de ces 15 dernières années, sous les effets conjugués de l’augmentation substantielle des médicaments chers, de la réforme de la rémunération (évolution des honoraires à l’ordonnance) et ceux plus inattendus de la crise du Covid (vente de masques, gels et tests antigéniques, vaccination…). Tout le monde reconnait qu’elle a été une source d’activité pour l’officine, qu’elle a redoré le blason des pharmaciens et signé le retour en grâce des officines de proximité. « Pour la première fois, la croissance est identique quelle que soit la taille de l’officine », relève Joël Lecoeur, président de CGP.
Les moyennes professionnelles se tiennent entre cabinets comptables sur la progression du CA : +2,40% selon les estimations de Fiducial mais également sur l’évolution de la marge brute qui a compensé la hausse des frais généraux et des frais de personnel. A une seule exception près : les officines de moins d’1 millions toujours en difficulté sur les nouvelles missions faute de moyens et de temps. Même les pharmacies XXL de centres commerciaux affichent, selon le cabinet Quercy, une consolidation de la marge du fait de la fidélisation de la clientèle sur des ventes accrues de produits à plus forte rentabilité pendant la crise (gels, tests antigéniques, produits de la naturalité…). Merci la crise !

 

Repères

Evolutions moyennes 2020 par rapport à 2019

  • Chiffre d’affaires : +2,97%
  • Médicaments chers (PFHT > 150 €) : +15%
  • Marge en valeur : +1,95% (+11 400 €)
  • Excédent brut d’exploitation (EBE) : + 0,55% (+1 300 €)

Statistiques du réseau CGP

Jacques Nadel

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