Les étudiants déçus

La réforme de l’entrée dans les études de santé était ambitieuse. Elle devait donner leur chance à plus d’étudiants, aux profils plus variés, diminuer les risques psycho-sociaux et faciliter la poursuite d’études. Or, force est de constater que l’objectif est loin d’être atteint selon les associations d’étudiants en santé (ANEMF, ANEPF, ANESF, FNEK, UNECD et FAGE).
Des étudiants encore une fois ébranlés par l’ordonnance du Conseil d’Etat du 28 avril dernier, qui suspend l’arrêté du 25 janvier 2021 établissant le Numerus clausus pour les redoublants PACES. « Bien que les Ministères assurent que ce dernier ne diminuerait pas dans le prochain arrêté, cet énième rebondissement vient éprouver une nouvelle fois les étudiants » s’inquiètent les associations dans un communiqué.
Les Fédérations représentatives des étudiants en santé ont pourtant déjà alerté sur les dérives de la mise en application de la réforme par les Universités. Ils ont publié un rapport détaillé en novembre 2020 contenant 58 propositions.

Et aujourd’hui la liste des reproches est longue. « Manque d’anticipation et de préparation, défaut de moyens humains et financiers, programmes surchargés, communication hasardeuse, poursuite d’études et seconde chance encore trop floues, capacités d’accueil publiées avec un an de retard… Si la crise sanitaire a assurément joué un rôle, rien ne peut excuser la mauvaise volonté et la vision élitiste de certaines universités et enseignants, empêchant le changement de paradigme pourtant si essentiel : la réussite et l’épanouissement des étudiants avant tout » s’insurgent les associations estudiantines.

La possibilité de poursuite d’études est cruciale. « Il faut tirer les conclusions de cette année afin de ne pas perpétuer les erreurs qui ont pu être commises et ainsi anticiper l’année prochaine » proposent les représentants des étudiants qui réaffirment leurs revendications.
La publication dans les plus brefs délais du nouvel arrêté fixant le Numerus clausus des étudiants en PACES autorisés à poursuivre leurs études.
La garantie de l’accès à la poursuite d’étude pour toutes et tous ainsi que d’une seconde chance effective, via les L.AS 2 et 3, dont les modalités doivent être explicitées et communiquées par les Universités.

L’investissement de moyens humains et financiers conséquents.
Le vote et l’affichage des capacités d’accueil pour l’année suivante afin de ne pas reproduire le schéma d’incertitude vécu cette année.
La mise en place de comités de suivi universitaires veillant à la bonne application de la réforme.
Les étudiants attendent donc que l’ensemble des Universités mettent tout en œuvre pour que cette réforme soit une réussite.