La formation, gage de légitimité

Dispensation des biosimilaires

Les biomédicaments en ville ce sont dix familles thérapeutiques et cent dix spécialités. Les études auprès des patients pointent le manque d’accompagnement par le pharmacien pour l’utilisation des biosimilaires malgré une confiance maintenue. Formations et outils s’imposent.

Publié le 13 octobre 2021

La formation, gage de légitimité

La moitié des patients ne connaissent pas les biosimilaires, selon une étude réalisée pour l’association Patients en réseau l’an dernier. Les trois quarts déclarent une forte attente vis-à-vis du pharmacien même si un sur deux considère que l’officinal doit améliorer ses connaissances sur les traitements et les pathologies concernés.

Une table-ronde du Congrès en ligne Spot organisé par la Société française des sciences pharmaceutiques officinales (SFSPO) le 30 septembre au soir a présenté des projets destinés à aider les officinaux dans la dispensation des biosimilaires pour en favoriser le bon usage, en particulier en cas d’interchangeabilité ou de substitution (voir article précédent).

« Il est urgent que les pharmaciens obtiennent ce droit de substitution évoqué dans le PLFSS 2022. En parallèle, ils doivent se former pour asseoir leur légitimité face au patient », analyse Agnès Firmin Le Bodo, député de Seine-Maritime et pharmacienne. L’enjeu est de 600 M€ d’économies alors que les mesures envisagées par les textes à l’étude ne permettraient que 6 M€ d’économies avec les deux molécules prévues.

L’étude observationnelle en vie réelle « Pharmaciens et Médicaments biologiques » (Obvie PMB) menée par le réseau HPI Totum Pharmaciens a démontré l’impact positif auprès des patients des explications des officinaux pour la substitution des biomédicaments, avec toutefois la nécessité d’une formation préalable des pharmaciens.Mehdi Djilani, son président et titulaire à Saint Denis d’Oléron souhaite aller plus loin et propose la création d’un site de référence pour le bon usage des biomédicaments : BioMedInfo. Pratique et simple, celui-ci permettrait aux différents professionnels de santé impliqués, médecins, infirmières, pharmaciens, préparateurs, d’accéder à toutes les informations nécessaires, « comme avec le site du Crat (centre de référence sur les agents tératogènes) pour l’utilisation des médicaments pendant la grossesse » illustre Mehdi Djilani. Réalisé avec l’ARS des Hauts de France, l’Omédit et la faculté de pharmacie de Lille, il devrait être accessible dès le premier trimestre2 2022.

D’autres outils sont conçus par le groupe de travail Biosimilaires de la SFSPO et disponibles sur le site spspo.org/biosimilaires : une plaquette d’information pour les équipes officinales, des fiches d’informations sur les différents biomédicaments, un tableau de suivi après le premier mois de traitement qui s’appuie sur un auto-questionnaire (bientôt en ligne).

L’Observatoire National des Biosimilaires (ONB) a également rédigé, avec le soutien de la SFSPO, une charte d’engagement autour de bonnes pratiques de dispensation des biosimilaires, à destination des pharmaciens. Celle-ci s’intègre dans une démarche qualité à l’officine ; les pharmacies et groupements signataires s’engagent à respecter sept points clés en matière d’information, de suivi et d’accompagnement des patients traités par biosimilaires. Plus de 17 000 officines représentées par une cinquantaine de groupements sont déjà signataires.

Dans la continuité de cette démarche, l’ONB codéveloppe avec des représentants de la profession une formation agréée DPC sur les médicaments biosimilaires pour valoriser l’interprofessionnalité et l’implication des patients dans la délivrance de ces médicaments. Le référentiel sera mis à la disposition de l’ensemble des organismes de formation. Les sessions pourront commencer début 2022.

J. S.

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